(Texte préparatoire de l’homélie offert le 13 février 2011)
Bonjour à tous. Merci d’être présent à cette première célébration unitarienne-universaliste en français à North-Hatley. Nous sommes le 13 février, à la veille de la Saint-Valentin. Il est donc naturel de prendre comme sujet l’amour. Je me suis porter volontaire pour faire cette première homélie en français dans notre église. Bien que je ne me considère pas vraiment un spécialiste des relations amoureuses, j’aimerais vous partager quelques idées sur ce sujet.
L’amour tantôt force tranquille, tantôt nourrit du feu de la passion qui souvent nous saisi au moment ou nous l’avions abandonner. L’amour qui parfois s’empare de notre coeur, de notre esprit et de notre corps. L’amour qui met à l’épreuve notre discernement, et prend sa place dans nos choix de vie et dans nos engagements.
Mon expérience de vie comprend près d’une demi douzaines de relations amoureuses. Au début de ces relations, j’ai souvent eu l’impression que moi et ma partenaire formions le couple parfait. Il était facile d’identifier tout ce qui nous convenait chez l’autre. La compréhension et la complicité semblait la pluspart du temps ce qui avait de plus harmonieux. Toutefois, la situation changeait diamétralement lorsqu’arrivait des situations de stress.
Si dans les moments harmonieux, nos objectifs se coordonnent et nous avons l’impression de parler le même language. Dans les moments difficiles, tout peut aller de travers, les mots n’ont plus le même sens, les objectifs semblent divergent, les intérêts incompatibles, la tolérance est à fleur de peau. Tout comme si notre partenaire devenait tout d’un coup un être venu d’une autre planète. Comment une telle chose peut bien se produire?
D’une part, l’état de félicité initiale est probalement généré par une bonne dose d’hormones associées à l’état amoureux et que l’effet de ces hormones s’estompe à mesure que la relation passe dans une phase de maturation. D’autre part, il semble que la nature prend souvent plaisir à unir des partenaires qui utilisent des méthodes parfaitement contraire pour percevoir le réel. Ces différences de perceptions se démarqueraient de façons plus évidente justement en période de stress.
La programmation neurolinguistique nous aide à comprendre ce phénomène de différence de perception. L’explication de base serait que notre mécanisme principale de perception de la réalité est différent de notre partenaire et qu’en période de stress c’est le seul mécanisme qui opère. Les principaux modes de perceptions que nous aborderons ici sont : le visuel, l’auditif, le kinesthésique et le logique.
Chacun de ces modes de perception a un impact sur
- comment nous precevons votre environnement
- comment nous nous percevons l’un et l’autre
- comment nous pensons
- comment nous vivons nos sentiments
- comment nous combattons
- comment nous aimons et désirons être aimé
En temps normal, nous opérons dans la vie suivant un mélange de ces modes de perceptions. Ceci nous permet d’appréhender notre environnement de manière équilibré. Par contre, sous période de stress, l’énergie est concentrée dans les tensions musculaires et les mouvements cardiaques par suite de notre réaction instinctive fondamentale de survit: « combattre ou fuir ». Le sang et l’énergie qui reste disponible au cerveau ne peut alors alimenter que notre mode de perception principale.
C’est alors sur ce mode de perception incomplet que nous baserons notre compréhension de la réalité et défierons notre partenaire. Dans le même temps, sous le stress, notre partenaire aura un biais similaire, mais, suivant son propre mode de perception principale. C’est ainsi qu’on se retrouve avec un dialogue de sourd et que les émotions peuvent littéralement faire de la haute voltige. Ce, jusqu’à parfois faire déclencher tous les boutons sensibles de l’un et de l’autre en quelques échanges seulement.
Voici quelques caractéristiques des quatre principaux modes de perceptions.
- Le Visuel : Un visuel est flamboyant et visionnaire. Il est capable par son regard d’établir une communication intense et privilégiée. C’est un motivateur. Il a la capacité d’avoir une bonne vision en perspective. Toutefois, sous le stress, il peut se prendre à vous regarder directement dans les yeux et de vous dire exactement ce que vous faites mal. Il reste droit, clair, et ne parle pas de lui. Il ne parle que de vous. Tout ce qu’il dit c’est à propos de vous. Vous pouvez vous sentir blamé, critiqué. Pour lui, il ne fait que vous fournir le résultat de ses observations. En fait, sous le stress, il est incapable d’y voir sa part, car il ne se rend pas compte qu’il a perdu sa vision en perspective. Sa position, c’est que vous faites erreurs, vous avez tord. Il est prêt à en débattre et par la force de ses arguments, il gagne habituellement le débat.
- Le Logique: Le logique est quelqu’un de neutre, fiable et de stable. Capable de réfléchir dans la majorité des situations. Sous stress il n’est pas vraiment intéressé à débattre parce que sa position est très claire “j’ai raison”. Il sera facile pour lui de rejeter ce qui ne s’accorde pas avec ce qu’il dit. Il trouve que ça ne vaut pas la peine de débattre parce qu’avec le temps vous allez vous rendre compte à quel point vous étiez dans l’erreur. Il est très détaché. Il est difficile de le toucher au niveau émotif au point que ça vous exaspère. Plus ça vous rend hystérique, plus il devient rationnel, logique, et détaché. Rien alors ne semble l’atteindre. M. Spock dans « Star Trek » est la personification presque parfaite du type « logique ». Le Dr. Leonard “Bones” McCoy, plus émotif, est lui son éternel victime.
- L’auditif : Un auditif va vous écouter entre les lignes, il ne se fiera pas seulement sur les mots que vous allez utiliser mais aussi, il va interpréter les inflexions de votre voix. Souvent, il entend ce que vous n’avez jamais dit, par le simple son de votre voix. Il en a extrapolé le sens. Les auditifs font de bons thérapeutes car ils sont capable de comprendre ce que vous n’arrivez pas à expliquer. Ils ont des sonars. Par contre, sous le stress, non seulement il entend ce que vous n’avez jamais dit, mais aussi ce que vous n’avez jamais pensé. La dynamique relationnelle sous stress lui laisse souvent penser que vous le rejetez. Sous l’impact sonore de votre colère ou de votre exaspération, il n’écoute plus les mots que vous utilisez, mais plutôt il se met écouter son dialogue intérieur. La position d’un auditif dans un conflit est “je déteste que tu me fasse sentir à quel point tu trouves que je suis dans l’erreur”. Il a aussi une tendance marqué aux interprétations extrémistes.
- Kinesthésique: Le kinesthésique a une très grande compassion. Lui aussi peu faire un excellent thérapeute ou un aidant car il est beaucoup plus orienté vers les autres que vers lui-même. Aussi, dans son cas, l’information doit traverser son corps pour être bien comprise. Sous le stress, il est incapable de reconnaitre sa propre vérité. Il ne souvient pas pourquoi il y a discussion, ne se souvient pas de ses arguments. Il finit par s’accrocher à ce que vous dites et par accepter vos arguments. Par contre, une fois seul, il va réaliser qu’il aurait du suivre son intuition.
Pris séparément, chacun de ces modes de perceptions donne une vision incomplète de la réalité. L’affrontement des opposés peut nourrir de grandes souffrances entre les partenaires. Il semble essentiel de comprendre ce phénomène pour la survit du couple. Par exemple, ma compagne et moi, nous avons fait l’exercice d’identifier notre mode de perception primaire et secondaire de chacun. Cela a conduit a une compréhension nouvelle et édifiante des mécanismes de discussions dans notre couple.
Après avoir identifié et étudié vos modes de perception respectifs, il reste encore à trouver des moyens pour faire baisser la tension lorsqu’elle arrive. Évacuer l’énergie qui est bloquée dans le stress, pour que tout circule normalement à travers le corps. Le but, c’est d’entrer dans un mode de perception plus équilibré, de reprendre la communication de façons pacifique, et de rendre compte avec franchise des biais respectifs.
Avec des outils appropriés, la relations amoureuse serait donc finalement un moyen pour apprendre à devenir plus complet en tant qu’individus et en tant que couple. D’abord, via la compréhension et l’intégration des différents modes de perceptions et utiliser cette intégration pour la résolution des moments de tensions. En rétroaction, le couple se développe et s’enrichit de la résolution des tensions. C’est ainsi que nous dirons que l’amour du couple devient un moteur important de notre évolution.
Laurent Hubert,
Notes résultant des discussions après la présentation :
- Il y a des praticiens en language neurolinguistique qui utilisent des subdivisions supplémentaires comme visuel interne, visuel externe, auditif interne, auditif externe.
- Les personnes qui se disent profondéments intuitives sont probablement du type kinestésique, mais cela reste à confirmer.
- Il est normal de se sentir dans un mode de perception dans certaines situations, et dans un autre mode dans d’autres. Les mécanismes d’adaptations cherchent à nous faire apprendre des modes différents pour différentes situations. Dans cette optique, un être optimale serait à l’aise dans les quatres modes de perceptions avec une prépondérance adéquate pour chaque circonstance.
- Dans le video de Dona Eden, donné en référence, on trouve différentes techniques pour éviter l’escalade et évacuer l’énergie associé au stress.
- La relation amoureuse fait partie des relations fondamentales. D’autres relations peuvent faire vivre des contextes similaires: Parent-enfant, employé-patron, enfant-enfant, etc.
Références:
- video « The Energies of Love, The Invisible Key to a Fulfilling Relationship » Dona Eden et David Feinstein.
- Différents documents sur le language neurolinguistique trouvés sur internet.